L'ARCHITECTURE DES CARTONS

Tout est organisé, chaque angle est calculé,
L'alignement des astres règne dans mon salon,
La minutie d'un moine aux toges immaculées
Maniant son sablier au rythme du sablon.

Ruisselle le sable du verre fissuré,
Laissant de grandes dunes au pied de mon compas,
Poussière tellurique à l'envie rassurée,
Seule celle qui sait ne sillonnera pas.

L'instant d'un ciel trop bas surplombant sa couronne,
Sa majesté, ma tour, source de mes battements,
Le grand fort soutenant la vie que je façonne,
La montagne au centre de mon appartement.

Structure harmonieuse, tombeau de mes couleurs
Qui prendra le large pour deux, trois petites heures
Saura trouver la fin de son périple, douleur
Récurrente à bâtir l'ordre de ma demeure.